vendredi 29 octobre 2010

Utiliser de façon durable le prunier d'Afrique (prunus africana).


La préservation de cet arbre forestier est au centre des discussions d’un atelier organisé à Yaoundé.

C’est pour «améliorer le niveau de vie des communautés rurales» que s’est ouvert lundi dernier à Yaoundé un atelier sous le thème «Développement des stratégies pour la conservation et l’utilisation durable de prunus africana». Une plante à plusieurs vertus (chauffage, thérapie traditionnelle…) que beaucoup connaissent dans les villages africains et même à l’international où elle intervient dans la fabrication de médicaments contre la prostate.
Cet atelier qui s’achève ce vendredi 28 octobre a été organisé à la demande du Centre pour la recherche forestière internationale (Cifor), au nom de Bioversity international avec l’ambition de faire la synthèse des résultats des travaux de recherches sur le projet prunus africana. Un programme financé par le gouvernement autrichien dans plusieurs pays africains (Kenya, Tanzanie, Ouganda, Zimbabwe, Madagascar, Guinée Equatoriale, Afrique du Sud, Nigeria et Cameroun).

Pour Oscar Eyog Matig, responsable de Bioversity international et coordonateur du programme ressource génétique et forestière pour l’Afrique au sud du Sahara, cet arbre planté dans certaines zones du Cameroun (Sud-ouest, Nord-ouest et dans l’Adamaoua) est identifiable désormais dans ces zones de culture et doit être conservé dans un endroit précis d’où il peut être d’un grand secours aux populations. «De même, nous avons étudié la diversité de cet arbre au niveau de chaque pays afin d’en analyser les écorces et les composants chimiques, ce qui nous a permis de constater qu’à certains endroits, la concentration de cet arbre était plus élevé qu’à d’autres, ce qui a orienté notre étude sur l’aspect biochimique pour les industries pharmaceutiques», a-t-il ajouté.

Denis Koulagna, secrétaire général du ministère des Forêts et de la Faune dans son discours d’ouverture a souligné que parmi les produits spéciaux majeurs identifiés au Cameroun «Prunus africana fait l’objet d’une attention spéciale, pas seulement pour sa capacité à générer des revenus pour les populations rurales, mais aussi parce qu’il fait partie d’un commerce international à travers son inclusion dans des espèces en danger».
Un projet dont les résultats sont attendus ici selon M. Koulagna, tant «le fait que nous soyons tous concernés par la diminution de cette ressource dans nos forêts nous met dans le besoin d’avoir des données scientifiques pour développer les stratégies fortes pour la gestion durable de cette espèce (mieux), ces résultats seront utiles pour améliorer la régénération, mais aussi pour promouvoir de meilleures pratiques de récolte».
En effet, compte tenu de la disparition de cette espèce dans nos forêts, «le gouvernement a interdit son exploitation et son exportation à l’étranger par les paysans. Ce qui explique la misère qui sévit auprès de ces communautés qui vivaient de la vente des écorces de cet arbre pour subvenir à leurs besoins», a-t-on appris du coordonateur de Bioversity international. Qui a fait savoir que cet atelier devait servir à «lever cette interdiction en mettant sur le plan national des conditions à remplir pour améliorer la gestion de cet arbre à savoir la traçabilité de la provenance de son écorce, la durabilité de celle-ci».


















Carine Marthe Guiliyack (stagiaire)