Outre que l’arbre du baobab est un formidable réservoir d’eau pouvant retenir jusqu’à 100.000 litres qui peut être récupéré dans son tronc sans détruire l’arbre, en Afrique et à Madagascar, les services rendus par le baobab sont déjà connus depuis longtemps. La pulpe du fruit est utilisée dans la médecine traditionnelle pour combattre la fièvre, les douleurs et la diarrhée. Elle est riche en vitamine B1, B2, B3, en calcium et surtout en vitamine C : 2500 à 3000 mg/kg, soit six fois supérieure à celle contenue dans une orange. Elle contient des acides qui peuvent être utilisées pour faire coaguler le lait pour faire du yaourt. A Madagascar, elle est très connue pour ses vertus anti-rides dans le cosmétique à base de plante. Enfin, dans certaines parties d’Afrique, la pulpe de baobab est brûlée pour fumiger les insectes qui parasitent le bétail domestique.
Pourtant, le baobab pourrait être en danger
Cet arbre géant est gorgé d’humidité et donc ne brûle pas et ne peut servir de bois de chauffage. De plus, il a une forte capacité de régénération : il suffit qu’un petit nombre de racines soient conservées ou que quelques branches soient enterrées, pour qu’il repousse à nouveau. Il n’a donc aucune raison de disparaître, pourtant, il est en danger. Depuis des années, en Afrique comme à Madagascar, qui abrite six espèces endémiques, les jeunes baobabs deviennent de moins en moins nombreux et de moins en moins robustes.
L’Adansonia digitata, le baobab d’Afrique est présent dans 31 pays africains dans les régions les plus sèches du Sud Sahara jusqu’aux forêts à Madagascar. C’est l’espèce la plus répandue et la mieux étudiée en Afrique. L’Adansonia grandidieri, mesurant de 30 à 40 mètres est le plus imposant des baobabs. C’est celui qui forme la célèbre allée des baobabs de Morondava. Si la floraison peut se prolonger pendant 6 semaines de novembre à décembre et sporadiquement au cours de l’année, la durée de vie des fleurs est très courte. Les fleurs commencent à s’ouvrir vers la fin de l’après-midi, s’ouvrent complètement en soirée et tombent le lendemain à l’aube. Elles ne durent donc que 12 heures. De plus, le nombre de fleurs par arbre peut être très réduit et varie de 1 à 50 par jour. Cette particularité donne aux animaux nocturnes un rôle vital à la reproduction du baobab. Les fleurs émettent une odeur qui attire en particulier les chauves-souris qui vont jouer ainsi le rôle important de pollinisateur. Avec leurs griffes, elles s’accrochent quelques secondes à la corolle pour recueillir le nectar. A Madagascar, en plus des chauves-souris frugivores, les lémuriens jouent un rôle important dans la pollinisation. La survie des baobabs va donc de paire avec celle des chauves souris et des lémuriens. Ces deux animaux sont pourtant en danger à cause de la déforestation, de la fragmentation et la destruction de leurs habitats et de la chasse. Un phénomène nouveau vient s’ajouter à ces dangers en ce qui concerne la chauve souris : c’est la collecte de guano qui fait rage actuellement et dont on ne sait encore rien sur l’impact réel sur les écosystèmes et la survie des chauves souris.