Une étude du consultant britannique Maplecroft vient de révéler que l’Inde et le Bangladesh sont les deux pays les plus vulnérables face au changement climatique. Les Etats qui présentent actuellement de forts taux de croissance et dont l’économie est en plein boum seraient dans leur ensemble en première ligne. A contrario, les pays nordiques pourraient être les derniers touchés.
Au cas par cas on peut isoler les facteurs qui rendent des pays plus vulnérables que d’autres au changement climatique. Le Bangladesh se caractérise ainsi par une pauvreté « endémique » et est également sujet aux catastrophes naturelles comme les cyclones et les inondations. L’Inde pourrait de son côté faire les frais de la pression démographique, avec une population qui ne cesse de croître et atteint déjà les 1,1 milliard d’individus. Madagascar n’est guère mieux loti, arrivant en troisième position sur la liste noire établie par Maplecroft. Viennent ensuite le Népal, le Mozambique, les Philippines, Haïti, l’Afghanistan, le Zimbabwe et le Myanmar (ancienne Birmanie). Parmi les pays « à risques » on trouve aussi le Vietnam et le Pakistan.
A côté des facteurs précités, la sécheresse, les guerres civiles, la dépendance d’un pays vis-à-vis de l’agriculture ainsi que sa capacité globale à s’adapter au changement ont aussi été pris en compte dans ces travaux.
Une liste riche en enseignements
En établissant un ordre de priorités, un tel classement pourrait inciter tous ceux qui en ont les moyens logistiques et financiers, et notamment les gouvernements, à mettre en place des leviers qui seraient susceptibles d’inverser la tendance. Matthew Bunce, l’un des principaux analystes de Maplecroft, estime à cet égard que « mesurer le degré de vulnérabilité des pays aux variations du climat devrait amener les entreprises à sécuriser leurs investissements ». Et sa collègue Fiona Place d’estimer qu’il s’agit du meilleur outil pour déterminer où les technologies vertes doivent être développées en premier. La liste pourrait enfin constituer un nouvel argument de poids quand il s’agira de statuer sur le sort des pays en développement (PED) au cours des prochaines conférences internationales sur le changement climatique.
Certains Etats, en particulier en Europe, encourent moins de risques que d’autres et nécessitent donc moins d’attention que les autres. Plus spécifiquement les pays nordiques – Finlande, Islande, Irlande, Suède et Danemark – apparaissent en toute fin de liste. La Norvège, elle, est le 171ème et dernier pays du classement, c’est-à-dire celui qui présente la meilleure conjoncture face au changement climatique. Les Etats-Unis sont quant à eux 129ème, alors que le Mexique, la Chine et le Japon occupent respectivement les 45ème, 49ème et 87ème places. La liste n’est cependant pas exhaustive puisque faute de données suffisantes pour certaines nations comme la Corée du Nord et les Maldives, de nombreuses nations n’ont pas été intégrées au classement.
Elle n’en donne pas moins des éléments importants sur la façon dont il faut appréhender l’avenir et représente un des moyens les plus efficaces pour connaître le positionnement d’un pays par rapport à un autre. Il est de la sorte plus facile d’établir une échelle des besoins. Utile à bien des égards, le classement de Maplecroft peut contribuer à faire avancer les débats lors du sommet de Cancun (Mexique). Il ne sera en tout cas pas de trop tant les tractations s’annoncent compliquées.