vendredi 22 octobre 2010

La biodiversité, ça rapporte gros !

En pleine Conférence de Nagoya, destinée à sauvegarder notre biodiversité, le rapport de l'économiste indien Pavan Sukhdev démontre que la biodiversité rapporte tous les ans 23 500 milliards d'euros. Un argument économique qui pourrait, enfin, faire changer les mentalités !

La biodiversité, notre richesse

23 500 milliards d'euros ! Voilà ce que rapporte la richesse de notre faune et de notre flore chaque année. Plus précisément, cette somme correspond à environ 50% du PIB mondial. Avec ce rapport, l'économiste indien Pavan Sukhdev démontre qu'il est profitable de préserver notre écosystème. Et de la même façon, que le détruire à des fins capitalistes nous mènerait tout droit à notre perte. Mais à qui profite la biodiversité ? Beaucoup de monde. A commencer par les secteurs de la science et de la médecine et plus particulièrement les laboratoires pharmaceutiques. Mais également le tourisme, les milieux de l'agriculture, le secteur du bois ou encore celui de l'halieutique, comprendre la pêche en haute mer.

Une fortune maltraitée

Malheureusement, cette généreuse biodiversité est en danger. En effet, nier la valeur économique de la nature revient à la détruire. Or, cette destruction ne cesse de s'accélérer et nous nous rapprochons dangereusement du point de non-retour. Ce dernier correspondrait à une disparition irréversible d'organismes et d''espèces de notre planète. Plus inquiètant, selon, Ryu Matsumoto, ministre japonais de l'Environnement qui participe à la Conférence de Nagoya, il pourrait « être atteint d'ici dix ans" ». Pourtant, les destructions continuent et s'envolent par la même, nos richesses. Plus concrètement, penchons-nous sur la situation de la forêt de Madagascar, la forêt de Masoala. Si celle-ci venait à disparaître, l'industrie du tourisme perdrait alors 5 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros). L'économie pharmaceutique perdrait quant à elle 1,5 milliard de dollars (environ 1 million d'euros). Enfin, les ménages se verraient priver de 4 milliards de dollars (2,9 milliards d'euros).

Une protection pleine de difficultés

Parmi les moyens de sauvegarder notre biodiversité existe le principe du pollueur-payeur. Définit en 1972 par l'OCDE, il consiste en le paiement des mesures de prévention, de réduction, et de lutte contre la pollution par le pollueur. Une belle idée ! Mais encore faudrait-il se mettre d'accord sur une valeur. En effet, celle-ci évolue souvent à l'intérieur de fourchettes démesurées. De plus, à trop vouloir donner une valeur à la nature, cela pourrait se retourner contre elle. Ou plutôt, contre nous. En effet, la valeur pourrait alors devenir un prix, ce qui entraînerait une privatisation de l'écosystème. Pour certain, il faut totalement abandonner l'idée selon laquelle il est possible de donner une valeur à la nature. Et se concentrer sur l'établissement de moyens de calcul permettant d'établir le coût des services écologiques...Autant de questions auxquelles la Conférence de Nagoya tentera d'apporter, on l'espère, des réponses.